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Mahler
KEN RUSSELL
UK, 1974, BETA SP, VOST FR / ENG GESPR, 111’
Après une saison difficile au Metropolitan Opera de New York, Mahler revient à Vienne en compagnie de sa femme, Alma. Le compositeur souffrant déroule, le long des paysages défilant, les épisodes de son existence. La fièvre s’éprend de tragédie pour nous conter la perte d’un frère, la mort d’un enfant, l’aliénation mentale d’un ami, une relation conjugale compliquée quand ce n’est pas pour retracer une carrière arrachée par un juif à une société antisémite. Si Ken Russell fait quelques haltes dans les gares les plus significatives de la mémoire de Mahler dont sa conversion au catholicisme dans le but d’accéder à la tête de l’orchestre de Vienne - sous le regard de Cosima Wagner, habillée en maîtresse SS - c’est surtout le processus de création que le réalisateur ausculte au rythme de la septième symphonie : cette forme d’abandon total et inconditionnel de Mahler à la nature de l’art elle-même écrasant toute autre forme d’aspirations terrestres. Ken Russell nous offre un film en mouvements symboliques autant que symphoniques.