ECO-HORROR & CLIMATE FICTION | Offscreen
Aujourd’hui, les conséquences du dérèglement climatique sont de plus en plus palpables : canicules à répétition, inondations sans précédent, feux de forêt ravageurs, disparition d'espèces et d'écosystèmes... Le thème Eco-horror & climate fiction nous permet de faire le tour de ce sous-genre cinématographique fascinant qui exprime nos angoisses écologiques les plus profondes. Les scénarios apocalyptiques d’une nature qui prend sa revanche, qui paraissaient farfelus il y a quelques décennies, semblent prendre corps. La réalité risque de rattraper la fiction.
Bien qu'il existe quelques précurseurs - comme la série de films japonais sur Godzilla - les films d'horreur écologique ont véritablement commencé à terroriser les cinéphiles à partir des années 70. Avec la montée du mouvement environnementaliste et la prise de conscience écologique, de nombreux films ont été consacrés au thème de la vengeance de la nature. Les années 70 ont connu un déferlement de films dits "Nature Strikes Back!" et "Animal Attack", qui ont associé aux craintes environnementales de l'époque des bestioles grouillantes et volantes assoiffées de sang humain, des plantes meurtrières et des catastrophes naturelles.
Depuis le tournant du siècle, les scénarios et sous-textes de désastre écologique sont récurrents dans les films, séries, livres et jeux, et la "fiction climatique" est devenue un genre à part entière. Le genre a évolué au fil des années pour refléter nos sentiments de culpabilité et d'angoisse face au mal que nous avons infligé à la nature, et aux conséquences que nous subissons déjà. La vengeance du règne animal fait pâle figure face à la prise de conscience terrifiante que l'homme est l'animal le plus destructeur de tous.
Au programme : une trentaine de films répartis entre le Cinéma Nova et la Cinematek. Des dérèglements climatiques incontrôlables (The Last Winter, Take Shelter), des animaux qui prennent leur revanche (Long Weekend, Prophecy), des invasions d’insectes (Kingdom of the Spiders, Phase IV) ou encore des pandémies (The Andromeda Strain), de la pollution (Frogs) et de la surpopulation (Soylent Green) : un voyage tumultueux et sinistre à travers l’éco-anxiété qui a infiltré le grand écran.
LES OISEAUX
Dans une cité balnéaire de la côte californienne, la blonde mondaine Tippi Hedren se fait attaquer par une horde de mouettes en furie. S’en suivront une série d’assauts de la gent ailée, bien décidée à en découdre avec les humains. Adapté de Daphné du Maurier, ce chef-d’œuvre teinté d’angoisse métaphysique est le film le plus spectaculairement violent d’Hitchcock.
LONG WEEKEND
Dans ce classique de l'Ozploitation, un couple tente de sauver son mariage en partant faire du camping sur la côte australienne, où ils abusent nonchalamment de la faune et de la flore. Dans une atmosphère de tension extrême, la nature s’unit pour se venger sans aucune retenue. Le film de vengeance jubilatoire pour les écologistes.
PHASE IV
Version restaurée.
Deux scientifiques s'enferment dans un laboratoire en plein désert de l'Arizona afin d'observer et de comprendre la mystérieuse mutation des fourmis, devenues un danger pour l’homme. De la science-fiction psychédélique (et horrifique) pour la seule et unique réalisation de Saul Bass, le créateur des plus célèbres génériques d'Hollywood.
INTERNATIONAL SYMPOSIUM: ALL HELL IS ABOUT TO BREAK LOOSE: ECO-HORROR, ENVIRONMENTAL ANXIETY AND GENRE CINEMA
Le cinéma de genre s'intéresse depuis plusieurs décennies déjà aux questions écologiques. Bien que l'approche soit parfois nuancée et subtile, elle est la plupart du temps extravagante, brutale et rentre-dedans. Les intervenants du symposium se penchent sur la façon dont un type de cinéma traditionnellement dénigré a adopté différents angles d'attaque pour aborder des questions environnementales importantes sur le plan social et culturel.
NO BLADE OF GRASS
La pollution fait apparaître en Chine un virus qui s’attaque aux plantes. Malgré les discours rassurants des politiciens, les denrées se font rares et des émeutes éclatent à Londres. Voulant se réfugier dans une ferme écossaise, une famille traverse un pays gagné par le chaos et la violence impitoyable. Un film post-apocalyptique qui résonne de manière frappante avec l’actualité.
GODZILLA VS. THE SMOG MONSTER
Une créature extra-terrestre microscopique arrivée sur Terre avec la chute d’une météorite devient une masse visqueuse amphibie volante qui se nourrit de la pollution et des déchets toxiques. L’acide qu’il sécrète dissout la chair humaine, tuant des milliers de personnes. Le dernier espoir du Japon est... Godzilla. Une pépite des années 70, délicieusement ridicule et étrangement émouvante.
PHASE IV
Version restaurée.
Deux scientifiques s'enferment dans un laboratoire en plein désert de l'Arizona afin d'observer et de comprendre la mystérieuse mutation des fourmis, devenues un danger pour l’homme. De la science-fiction psychédélique (et horrifique) pour la seule et unique réalisation de Saul Bass, le créateur des plus célèbres génériques d'Hollywood.
L'HORRIBLE INVASION
L'incomparable William Shatner joue le rôle d'un vétérinaire qui enquête sur la mort de bétail dans une région rurale de l'Arizona. Son flirt avec une arachnologue de passage est brutalement interrompu lorsqu'ils découvrent que des pesticides ont perturbé l'équilibre de la nature, créant une armée de tarentules qui avancent lentement mais inexorablement vers leurs prochaines victimes.
PRINCESS MONONOKE
La fresque épique de Miyazaki se déroule dans un Japon magique du XIVe siècle et capture la complexité de la dualité entre nature et technologie. En partant à la recherche du remède à la malédiction mortelle dont il est frappé, un jeune prince atterrit dans un conflit entre une industrielle éclairée et les esprits de la forêt.
DAY OF THE ANIMALS
Sous l’effet de la diminution de la couche d’ozone, les animaux de haute montagne se transforment en monstres sanguinolents. Une bien mauvaise nouvelle pour la petite troupe de randonneurs qui est justement en train de traverser la Sierra Nevada... Des lions, des loups, des faucons, des ours et un Leslie Nielsen en roue libre !
STALKER
Dans un futur dystopique, un guide conduit un écrivain et un professeur à travers un territoire sinistré post-industriel, à la recherche d'une chambre qui peut exaucer des vœux. Le chef-d'œuvre visionnaire de Tarkovski recèle une multitude de significations : un voyage religieux, une allégorie des catastrophes écologiques et nucléaires ou une méditation sur le cinéma même.
WATERWORLD
Dans un avenir lointain, le réchauffement climatique cause la fonte des glaces et le monde se retrouve complètement inondé. Un marin à l'allure de samouraï (Kevin Costner) navigue à la recherche de la mythique « Dryland », tandis que Dennis Hopper et sa bande de pirates fumeurs mettent des bâtons dans les voiles. Ce blockbuster de série B sous-estimé regorge de scènes d’action aquatiques.
DES INSECTES ET DES HOMMES
Ce documentaire oscarisé emprunte les codes du cinéma d'horreur pour illustrer la menace potentielle que représentent les insectes. Leur intelligence collective, grande capacité de travail et instinct aiguisé leur permettraient d’évincer les humains pour régner sur la planète. Les plans macro époustouflants et la narration alarmiste transforment les abeilles, termites et araignées en monstres hideux.
SOLEIL VERT
En 2022, le monde ne dispose plus d’aucune ressource, la nourriture est industrielle et les gens vont mourir dans des centres d’euthanasie. En enquêtant sur le meurtre d’un vieil homme riche, le policier Charlton Heston découvre une sinistre vérité. Une vision apocalyptique et morbide de la pollution, des inégalités sociales et de l’explosion démographique.
POMPOKO
Dans le folklore japonais, les Tanuki sont des créatures mi-chiens mi-ratons-laveurs aux gonades surdimensionnées et multifonctions, qui possèdent la faculté de changer de forme. Un jour, leur territoire est menacé par l’expansion urbaine et ils vont se rebeller. Dans le style typique des studios Ghibli, cette fable envoûtante délivre un message écologique poignant.
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