IN PERSON TRIBUTE JÖRG BUTTGEREIT | Offscreen
Le cinéaste allemand Jörg Buttgereit s'est construit une carrière de provocateur, de metteur en scène et de réalisateur de certains des films les plus controversés au monde. Par le prisme d'une éthique punk ainsi que d’un langage visuel et d’une technique cinématographique visionnaires, ses films sont imprégnés d'une facination perverse pour la mort. Il ne manque toutefois pas de souligner la fragilité de la vie et de représenter une forme d'amour aliénée mais sincère. Sa démarche artistique l’éloigne cependant des amateurs d'horreur, malgré l'abondance d'hémoglobine et les images minutieusement détaillées de mutilations, de décomposition et de pourriture. Ses films caustiques ("Necromantik 1 & 2", "Der Tödesking" et "Schramm", 1993) en font un des réalisateurs les plus originaux, novateurs et "dangereux" et sont, vingt ans après, toujours autant déconseillés aux âmes sensibles.
NEKROMANTIK
Ce premier long-métrage de Buttgereit a été décrit par John Waters comme "le tout premier film érotique pour nécrophiles". Rob et sa petite amie Betty s'essayent au ménage à trois avec un cadavre en décomposition, mais quand Rob se fait licencier, Betty le quitte et file avec le cadavre.
NEKROMANTIK 2
Une infirmière tente de cacher à son petit ami le cadavre putrescent de Rob (du premier film), qu'elle vient de déterrer. Une histoire d'amour émouvante mais dégénérée, qui a fait l'objet d'une interdiction et d'un procès par les autorités allemandes pour apologie de la violence.
SCHRAMM: INTO THE MIND OF A SERIAL KILLER
Tombé d'une échelle, un tueur en série agonise dans une mare de sang et voit sa misérable vie défiler devant ses yeux. La réalité et l'illusion s'entremêlent dans ses souvenirs de viol et de meurtre, une obsession pour sa voisine prostituée, des vagins à dents et des clous martelés dans son propre pénis.
THE DEATH KING
Une réflexion expérimentale et existentielle sur sept actes de suicide ou de meurtre violent, un pour chaque jour de la semaine. Une oeuvre certes macabre et choquante mais moins sanglante que les autres films de Buttgereit, qui se distingue par sa poésie visuelle et son inventivité artistique.