NOCTURNAL OBSESSIONS | Offscreen
Maidens of Fetish Street est l’unique réalisation de Saul Resnick, un touche-à-tout travaillant sur divers films d’exploitation américains fauchés et bizarres des années 1960. Son film est une perle de la sexploitation, mélangeant Mondo (faux documentaire racoleur), approche expérimentale (Resnick est avant tout un technicien lié de l’image) et les inévitables séquences de striptease et autres scènes érotiques. Quintescence de la sexploitation où la ville, filmée la nuit, (Los Angeles ici) devient un labyrinthe de vices et de dépravations, où des personnages « amoraux » vivent leurs fantasmes et leurs obsessions sous l’oeil voyeur mais moralisateur de la caméra. Comme dans beaucoup de Sexploitation et de Mondo, la voix off du narrateur permet de dédouaner le spectateur moralement et de lui donner du recul sur les scènes de débauches qu’il regarde pourtant complaisamment.
Dans Bilbao, la voix off est celle du protagoniste et elle devient la passerelle pour faire entrer le spectateur dans sa psyché. Nous retrouvons tous les ingrédients du film précédent mais nous sommes ici dans une approche purement latine, loin du puritanisme américain. L’obsession du héros pour la stripteaseuse Bilbao et ses errements nocturnes sont vécus au premier degré et nous plongent dans une zone grise assez perturbante. Tout comme dans Caniche ou Angoisse, Bigas Luna nous livre une expérience traumatisante et fascinante qui rappelle fortement les pulsions morbides et érotiques du giallo…
LES FILLES DE RUES
Une série de scénettes érotiques et étranges nous présentent une ribambelle de personnages errant dans le Los Angeles des années 1920. Entre grindhouse et underground, ce film est une perle de la sexploitation à (re)découvrir au plus vite !