THE HAUNTED ISLES: FOLK HORROR AND THE WYRD IN THE UK AND IRELAND | Offscreen
Il n'y a pas que les maisons qui sont hantées: des peuples entiers peuvent être ensorcelés. Le film d'horreur est au cinéma britannique ce que le western est au cinéma américain: une partie intégrante de l'identité britannique, de sa mythologie et de sa culture. Si la Grande Bretagne est connue pour son horreur gothique, avec Frankenstein et Dracula, une autre forme d'horreur hante ses îles. Ce n'est qu'en 2003 que ce sous-genre obtient son étiquette de Folk Horror: c'est Piers Haggard qui l'utilise lors d'une interview au sujet de son film culte de 1971, The Blood on Satan's Claw, deuxième élément de "La Trinité Maudite du Folk Horror", avec Witchfinder General (1968) et The Wicker Man (1973). Parmis les éléments récurrents du Folk Horror: une communauté vivant sur une île isolée ou dans la campagne profonde ; une fascination pour les paysages et les vestiges de traditions païennes réprimées, témoignages de rituels sanglants, de batailles féroces ou de sorcellerie ; les cercles de pierres ; le passé qui envahit le présent à travers des apparitions fantomatiques ; une obsession pour le folklore, les légendes et les superstitions. Le folk horror a aussi des liens étroits avec la contre-culture des années 60, caractérisée, entre autre, par une fascination pour l'au-delà, les religions païennes et l'occultisme. En Grande-Bretagne, cela se caractérisa par des centaines d'heures de télévision consacrées aux folklores, de films documentaires à la nostalgie sombre, sur des mystères irrésolus et autres événements effrayants. Cette production de médias "wyrd" incarna un malaise existentiel qui caractérisa une grande partie de la culture britannique d'après-guerre, et que l'on ressent tout particulièrement dans le Quatermass and the Pit de Nigel Kneale. Ce sentiment de peur collective atteint son apogée dans les années 70, décennie de troubles politiques et sociaux qui voit le rêve hippie voler en éclats. Le wyrd, entré dans les salons avec A Ghost Story for Christmas, inspire
des productions oniriques comme Penda's Fen (1974) d'Alan Clarke, et même des programmes comme Doctor Who et autres courts métrages d'utilité publique terrifiants.
Si l'apogée du folk horror est généralement placée dans les années 1970, le genre connaît un renouveau qui témoigne de son intemporalité, avec des films comme Kill List (2011) de Ben Wheatley, A Dark Song (2016) de Liam Gavin ou encore les très récents Enys Men (2022) de Mark Jenkin et All You Need Is Death (2024) du réalisateur irlandais Paul Duane.
Au programme, près de 30 titres, parmis lesquels The Outcasts (1982), projeté en présence du réalisateur-scénariste Robert Wynne-Simmons, le The Devil Rides Out (1968) de Terence Fisher avec la Hammer, et The Lair of the White Worm de Ken Russell (1988). Rupert Russell ouvrira cette rétrospective avec son fascinant documentaire de 2024, The Last Sacrifice, et la « Wyrd British Television Night » viendra compléter cette programmation. Enfin, les concepts d'horreur folklorique et de médias wyrd seront approfondis lors d'une conférence internationale.
THE APPOINTMENT
27 mars 2025 - 21h30 | Cinematek
Alors qu'une petite ville de campagne se remet à peine de la disparition inexpliquée de la jeune Sandy Fremont, Ian Fowler annonce a se fille chérie, Joanne, qu'il ne pourra pas se rendre à son récital. Alors que la relation du père et de sa fille se fissure, une prémonition plane: Ian Fowler est en danger.
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