HONG KONG HORS CATEGORIE + CATEGORY III | Offscreen
Il fut un temps où Hong Kong était le Hollywood de l'Orient. À son apogée, au début des années 90, l'industrie cinématographique locale était la plus importante au monde en termes de production par habitant et comptait le plus grand nombre de films exportés après les États-Unis. Hong Kong a joué un rôle clé dans la popularisation du cinéma asiatique en Occident. D'abord dans les années 70, avec les films d'arts martiaux de studios célèbres tels que la Shaw Brothers, puis dans les années 80 et 90, avec les films d'action, fantastiques et d'horreur de John Woo, Tsui Hark et Ringo Lam.
Derrière les rouages des succès de box-office du cinéma de Hong Kong se cachait une créativité foisonnante. Bien qu'ancré dans des genres traditionnels destinés au grand public, il a donné libre cours à l'expérimentation, l'innovation et l’exploration, tant en termes de forme et de technique que de thèmes et de codes de genre.
Cette programmation est consacrée au cinéma hongkongais "Hors Catégorie", avec une sélection de dix-huit films de genre non conventionnels, hors du commun, novateurs ou déjantés, qui témoignent d'une culture cinématographique vibrante, audacieuse et viscérale.
Nous accordons une attention particulière aux films d'exploitation qui ont été classés Category III. Bien que la CategoryIII, introduite en 1988, ne soit pas un genre en soi, ces films choquants et sensationnels avaient une caractéristique commune : ils défiaient le bon goût et les bonnes moeurs par leurs représentations de sexe explicite et de violence graphique. Loin de faire fuir les gens, le classement Category III a fini par être considéré comme un label de qualité pour les amateurs de films hongkongais transgressifs, qui ont inondé les cinémas d'Asie et dont la majorité n’a pourtant jamais atteint les salles de cinéma occidentales.
Nous complétons notre sélection de neuf films Category III tels que Ebola Syndrome, Bamboo House of Dolls et Full Contact par neuf curiosités "Hors Catégorie" comme The Cat, Zu : Warriors from the Magic Mountain et Karate on the Bosphorus, pour un festin inoubliable de cinéma dans ce qu'il a de plus extrême, inventif et addictif.
BAMBOO HOUSE OF DOLLS
Pendant la Seconde Guerre mondiale, des soldats nippons sadiques abusent d'infirmières sexy dans un camp de prisonnières. Ce film d'exploitation par excellence est la première incursion hongkongaise dans le genre “women in prison” et contient tous les ingrédients obligatoires : gardienne lesbienne perverse, combats en petite tenue, scènes de douche et coups de fouet.
ZEN KWAN DO STRIKES PARIS
John Liu a écrit, réalisé, produit et joué le rôle principal de ce film dans lequel il joue son propre rôle ! John Liu s'envole pour Paris afin de sauver son père grâce au Zen Kwan Do, art martial de sa propre invention. Scénario foutraque où des duels improbables sont ponctués de flashbacks romantico-tragiques et même d’une visite chez le dentiste.
KARATE ON THE BOSPHORUS
Cüneyt Arkin, surnommé le Alain Delon turc, joue un flic stoïque qui fait équipe avec un agent de Hong Kong pour arrêter un contrebandier tellement diabolique qu'il tue ses propres hommes de main ainsi qu'une danseuse du ventre. Une multitude de poils de moustache se perdront lors des combats dans les entrepôts et sur les toits d’Istanbul.
THE UNTOLD STORY
La police retrouve des morceaux de corps mutilé et va interroger le suspect (Anthony Wong) sous la torture. Ce rôle lui valu un prix du meilleur acteur aux Hong Kong Film Awards. Basé sur un fait divers, ce film culte, glauque à souhait, se conclut par une des scènes les plus immorales de l'histoire du cinéma.
THE CLONES OF BRUCE LEE
Lorsque Bruce Lee meurt sur une table d’opération, un scientifique prélève son ADN pour produire trois clones (aucunement ressemblants) qui seront entraînés par Bolo Yeung dans l’objectif d’éliminer le Docteur Ny et ses sbires de bronze en slip. Ce spécimen de Bruceploitation est assorti d’un vrai plan de Bruce Lee dans son cercueil et de scènes de nudité gratuite de rigueur.
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