Offscreen
Valentino
KEN RUSSELL
UK, 1977, 35MM , VOST FR & NL OND, 127’
Rudolph Valentino, interprété par Rudolf Noureev, est animé par deux passions : celle de la danse et celle des femmes. Une pour le conduire au sommet et l’autre pour sans cesse le faire trébucher. Dans ce mouvement ascendant descendant répété à l’infini, Valentino virevolte entre la caricature du gigolo et l’artiste incompris, entre des tableaux saturés, presque criards et des séquences en noir et blanc d’une élégance rare. Dans la luxure hollywoodienne des années 20, le jeu outrancier des acteurs rappelle celui du cinéma muet faisant écho à l’énergie de l’excès de Ken Russell qui, une fois encore, envisage la vie comme un spectacle chorégraphié et dangereusement enchanteur. Leslie Caron qui interprète ici le rôle de l’agent de Rudolph Valentino déclarera : “La plupart des réalisateurs prennent le texte comme point de départ. Avec Russell, c’est avant tout visuel : la composition et les gestes de chaque scène, les mouvements de la caméra, les éclairages, tout est conçu comme pour une scène de ballet”. Dans Valentino, c’est le corps de Noureev lui-même, plus que l’image ou le son, que Russell sculpte pour composer ses obsessions.