GENRE CINEMA ALL'ITALIANA: ENZO CASTELLARI EN SERGIO MARTINO | Offscreen
Dans les années 60 et 70, l’Italie constituait la plaque tournante de nombreux genres populaires tels que le péplum, le thriller, le western spaghetti, le polar et l’horreur. Bon nombre de réalisateurs (Mario Bava, Lucio Fulci) et compositeurs (Bruno Nicolai, Ennio Morricone) se sont taillé une réputation au cours de cet âge d'or du cinéma de genre italien ou “filone”, terme utilisé pour désigner l'hybridation entre les diverses traditions filmiques, mouvements et tendances.
Enzo G. Castellari et Sergio Martino, invités d'honneur de cette édition, ont eux aussi connu leur heure de gloire durant cette époque de créativité et d’expansion. Quand en réponse à l'avènement du blockbuster américain, les producteurs italiens s'approprièrent tous les genres de films qui cartonnaient dans les salles, ils surfèrent sur la vague des requins tueurs (“La Mort au large”) et sur celle des films de science-fiction apocalyptique (“2019 après la chute de New York”).
En collaboration avec Instituto Italiano di Cultura.
HIGH CRIME
Cette première collaboration entre Castellari et l'acteur Franco Nero constitue une des incursions décisives du néo-polar. Au programme: meurtres violents, mitraillades interminables, scènes d'action savamment chorégraphiées, remous socio-politiques, dealers et, pour finir, un policier au sang chaud.
STREET LAW
Crime et corruption policière ont défini l'Italie des années 70. Un ingénieur (Franco Nero) est pris en otage lors d'un violent braquage. Alors que la police se désintéresse du dossier, Carlo prend la justice en main. Un mélange de poliziotteschi et de western spaghetti par le “Sam Peckinpah européen”.
THE LAST SHARK
Ce remake officieux italien de “Les dents de la mer” s'avère diablement efficace. Caméra astucieuse et bande-son prenante s'associent à des images d'une drôlerie involontaire où la bête meurtrière ressemble davantage à un requin gonflable ou à un dauphin malade. Un régal titanesque!
KEOMA
Kéoma le “sang-mêlé” (Franco Nero) a survécu à la Guerre Civile et se retrouve dans une ville fantôme en proie à la peste et à un gang de sadiques hors-la-loi. Le chef-d’œuvre psychédélique et virulent de Castellari s'avère un des meilleurs westerns spaghettis de tous les temps.
1990: THE BRONX WARRIORS
Un flic brutal part à la recherche d'une fille fortunée (Stefania Girolami, fille de Castellari) disparue dans le Bronx, no man's land tombé aux mains de redoutables gangs de motards. Cette copie farfelue de “Mad Max”, “New York 1997” et des “Guerriers de la nuit” est vraiment camp!
ESCAPE FROM THE BRONX
Quand une grande compagnie se met en tête de “nettoyer” le Bronx, les gangs locaux contre-attaquent en lui déclarant une guerre sans merci. La violence atteint son paroxysme dans cette suite des “Guerriers du Bronx 2”, un film de science-fiction déguisé en western spaghetti.
THE BIG RACKET
Une paisible ville italienne. Des malfrats extorquent de l'argent aux commerçants, multipliant viols et brutalités. Mais les victimes s'unissent pour riposter. Au menu, rebondissements détonants et fusillade justicière. Castellari considère la fin comme la meilleure qu'il ait jamais tournée.
ALL THE COLORS OF THE DARK
Son bébé mort dans un accident de voiture, Jane (Edwige Fenech) est sujette à des cauchemars hantés par un maniaque armé d'un couteau. Une voisine lui propose une messe noire. Paranoïa, satanisme, rituels orgiaques sanglants et folie sont les ingrédients de ce conte Polanskien.
TORSO
Martino gère d'une main de maître chaque scène de ce classique du giallo hyper-stylisé mais violent, où sévit un tueur en série au masque de ski, étranglant des beautés avant de les découper avec sa scie à archet. Ce film policier flippant coupe le souffle au fil de ses multiples séquences à suspense.
2019: AFTER THE FALL OF NEW YORK
Un holocauste nucléaire transforme le monde en un terrain vague peuplé de mutants. Un mercenaire est envoyé dans les ruines de New York afin de secourir la dernière femme encore fertile sur Terre. Un délice post-apocalyptique captivant.
CONFERENCE: ITALIAN GENRE CINEMA
Russ Hunter (“Italian Horror Cinema”) présentera un aperçu du cinéma de genre italien et de sa diversité. Dr. Alexia Kannas (“Deep Red”) examinera quant à elle les principales caractéristiques du giallo. Ensuite, Jamie Sexton (“Cult Cinema”) se penchera sur la contribution cruciale de deux compositeurs phares (Ennio Morricone et Bruno Nicolai) au succès des films de genre italiens. Enfin, Louis Bayman (“Italian Popular Cinema”) abordera le thème des poliziotteschi. Ces pré- sentations seront suivies d’une table ronde sur le cinéma de genre italien avec le réalisateur Sergio Martino et Manlio Gomarasca (auteur, éditeur et journaliste pour “Nocturno”).
THE VIOLENT PROFESSIONALS
L'inspecteur de police Giulio Caneparo (Luc Merenda) mène sa propre justice pour venger la mort de son supérieur qui était sur les traces d'un gang de braqueurs de banques. Tous les coups sont permis dans cette dénonciation du fascisme et du chaos politique.
THE SUSPICIOUS DEATH OF A MINOR
Suite au meurtre d'une prostituée mineure, un agent infiltré s'attaque à un gang milanais dont les ramifications s'étendent dans les hautes sphères du pouvoir. Martino dirige ce chaînon essentiel entre le giallo et le néo-polar comme une virée en montagnes russes, aux courses-poursuites spectaculaires.
CHOPPER SQUAD
Un flic romain (Luc Merenda) découvre par hasard que des meurtres d'employés au Ministère de la Défense sont camouflés en suicides et en accidents. Ce film s'inspire du Golpe Borghese, putsch raté qui eut lieu sur le sol italien en 1970.
SLAVE OF THE CANNIBAL GOD
Un anthropologue disparaît dans la jungle de Nouvelle Guinée. Sa femme et son frère, à sa recherche, tombent sur une tribu cannibale affectionnant la torture. Une monstruosité censurée pour ses scènes de sexe explicites, sa violence gratuite et la maltraitance présumée des animaux.