LOST PINKU FILMS | Offscreen
Il arrive parfois, au cours de nos recherches de films pour le programme B à Z dans l’immense collection de CINEMATEK, que nous tombions par un heureux hasard sur des copies uniques de films prétendûment perdus. Ce programme B à Z est consacré à deux films « Pinku » dont il semblerait qu’il n’existe plus de copies. Le Pinku-eiga est une forme de cinéma de genre japonais lié à la sexploitation, qui donne la part belle à l’érotisme, la luxure, la violence et les tabous sexuels. Ce genre a débuté par l’énorme succès de Flesh Marker (Niku No Ichiba), réalisé en 1962 par Saturo Kobayashi, pour devenir au final un des secteurs les plus productifs du cinéma de genre japonais dans les années 1960 et 1970. Deux décennies au cours desquelles presque un tiers de la production de films japonais, tous genres confondus, furent des films Pinku, parmi lesquels figurent également des « Roman Porno » ou des « Pinky Violence » produits par des studios aussi prestigieux que Nikkatsu et Toei.
La formule du Pinku-eiga fut déter-minée par l’industrie elle-même. Le réalisateur a le contrôle total de son film, pourvu qu’il respecte les quelques règles de mise. Cette liberté a permis à de nombreux jeunes ci-né-astes d’expérimenter de nouvelles idées ou techniques, avec, dans le meilleur des cas, un produit final qui mêle éléments du cinéma d’avant-garde, touches surréalistes, violence extrême et sadomasochisme.
L’Étreinte empoisonnée est assurément une ra-reté au vu du peu d’informations disponibles quant au contenu du film. Takeo Takagi était un réalisateur lié au studio Kanto, qui a tourné les Pinku les plus sérieux, offrant davantage d’intérêt que l’exhibition simpliste de femmes à peine vêtues. Le Camp des filles perdues est une réalisation de Koji Wakamatsu, un des pionniers du Pinku-eiga. Wakamatsu destinait ce film au marché de la sexploitation à des fins lucratives, pour pouvoir produire des projets plus ambitieux, plus expérimentaux et politiquement provocateurs, comme Go, Go Second Time Virgin.
L’ÉTREINTE EMPOISONNÉE
Un Pinku produit par le studio indépendant Kanto, dans lequel Hisako « Choko » Tsukuba, la bombe sexuelle du cinéma japonais de l'époque, tient le premier rôle.
LE CAMP DES FILLES PERDUES
Des jeunes femmes sont kidnappées dans les rues de Tokyo et transformées en femmes-robots qui font l'amour ou tuent à la demande. Un détective de police dont la sœur est victime de ce système se lance dans une traque sans merci à la poursuite des criminels.