Out Loud! 2015: The Eighties | Offscreen
Le mercredi et le jeudi soir la terrasse sur le toit du Beursschouwburg se transforme en un cinéma à ciel ouvert. Nous plongerons dans les années 80 au travers de huit documentaires musicaux, longs métrages et enregistrements de concerts.
Nous accueillerons les années 80 qui se caractérisaient par le bodybuilding, le monokini & l’aérobic, MTV, les vidéocassettes, les ordinateurs de bureau, les compact discs, le hiphop, le rap, le cratch, la break dance & le graffiti, l’afrobeat, le postpunk & le gothic rock, la new wave, la synthpop et la nouvelle scène romantique britannique. Et nous vous accueillerons vous aussi, cher visiteur, pour une soirée fantastique! Tous les films sont précédés d’un bref avant-programme de guilty pleasures sous la forme de clips vidéo typiques des années 80, de spectacles télévisés mémorables ou de clips de concerts rétro.
LIVING IN A MATERIAL WORLD : THE 80'S
Nous connaissons les années 80 comme une époque d’abondance superficielle, d’un besoin de consommation effréné et de néolibéralisme. Le monde occidental est divisé en chômeurs ratés et en yuppies gagnants. Certains se baladent en survêtement, d’autres portent des vestons Don Johnson aux épaules rembourrées et aux manches enroulées. La culture physique fait bon train : bodybuilding, jogging (de préférence avec un Sony Walkman), monokini et aérobics (avec des leggings, des bandeaux et des chauffe-jambe hauts en couleurs). La veste ouatée de Millet distingue les haves des have-nots. Les années 80 s’avèrent être aussi bien le climax que l’anti-climax de la guerre froide : des manifs contre les missiles nucléaires à la glasnost, la perestroïka et la chute du Mur.
L’anarchie punk atrabilaire de la rue et l’escapisme disco débridé de la piste de danse – qui coloraient la fin des années 70 – marquent le pas au début des années 80. Ils cèdent la place à une culture populaire toujours plus mondialisée et diversifiée. Le porte-drapeau de cette culture est la chaîne de clips vidéo MTV (24/7), qui doit son succès au big three de la musique pop des années 80 : Michael Jackson, Madonna et Prince. Dans l’ordre de votre choix.
De nouvelles technologies comme la cassette vidéo, l’ordinateur de bureau, le compact disc et les jeux vidéo Atari pénètrent dans notre espace quotidien. Elles transforment la façon dont est perçue la culture par la génération X – la génération perdue ayant vécu la crise économique après la seconde crise pétrolière. L’électronique est partout. Les subcultures abondent, le hip-hop, la musique afro-américaine du Bronx à New-York retentit de la solide boombox ou ghettoblaster. Le rap, le scratch, la break-dance et les graffitis donnent une voix à la frustration des grandes villes, pour bien vite être récupérés par le monde du commerce.
Le disco ne survit pas à cette rage. Le funk continue de bien se positionner dans les hitparades, mélangeant des éléments de la musique électronique à des rythmes hiphop. Le funk émigre des États-Unis vers l’Afrique, où le genre développe un style à part comme dans l’afrobeat de Fela Kuti. Le continent noir est redécouvert par les musiciens occidentaux. Des initiatives comme Band Aid, Live Aid, USA for Africa ou United Artists Against Apartheid affichent le côté philanthropique des stars du pop, tout en donnant un coup de fouet aux ventes de leurs propres disques. Les années 80 : la décennie aux deux visages.
Le punk-rock évolue vers un post-punk et gothic rock plus complexes et plus introvertis de groupes comme Joy Division, The Cure et les Talking Heads. Cette dernière formation est aussi la représentante de la new wave, un courant ayant des racines aussi bien dans le punk, l’industrial et l’underground que dans la musique électronique. Le battement lourd du synthétiseur et le beat sans compromis de la batterie sur ordinateur qui encadrent les tons des new wave acts comme Gary Numan, Eurythmics, Depeche Mode, OMD et New Order sont parfois aussi désignés par le terme synthpop. Un créneau particulier est constitué par la new romantic scene britannique avec des groupes plus orientés sur la musique pop, comme Duran Duran, Human League, ABC, Spandau Ballet et Culture Club, qui récupèrent le make-up et le style de vêtements excentriques et flamboyants du glamrock et qui transforment aussi bien le clip vidéo que le marketing tourné vers les adolescents en une forme artistique à part. La plupart des fashion victims se cachent toutefois dans le stadion rock ou le heavy metal de Def Leppard, Van Halen, Mötley Crüe, Poison, Bon Jovi ou Europe. Vive les artistes revêtus de cuir noir, aux coiffures tatouées et aux T-shirts spandex. Qui donc a affirmé que les années 80 avaient un côté peu correct ?
L’utilisation des synthétiseurs et des beats enfin par la new wave a eu son influence sur le développement de la house à Chicago, la techno à Detroit ou le new beat en Belgique, alors que l’indie spirit, hérité du punk, allait s’avérer crucial pour le développement du rock alternatif et du grunge à la fin des années 80. Mais ça c’est pour l’année prochaine.
Wild Style
Wild Style est un authentique grand classique culte ! L’auteur/metteur en scène/producteur Charlie Ahearn documente la montée de la scène de l’underground hiphop dans les rues de New York juste avant sa grande percée mondiale et sa mainmise sur la culture pop dominante.
Fela Kuti: Music is the Weapon
Le multi-instrumentaliste et chanteur Fela Anikulapo Kuti est pour la musique africaine ce que fut Bob Marley pour le reggae : un prophète. Toutes les formes contemporaines de musique black sont redevables au groove irrésistible dont il est le créateur : l’afrobeat.
The Decline of Western Civilization: Part I
Moins politisée que ses prédécesseurs punk britanniques et moins intellectuelle que ses prédécesseurs new-yorkais, cette variante LA se vautre dans l’agression et dans le nihilisme violent. Les séquences crues des concerts de sept groupes différents alternent avec des interviews des membres des groupes, avec des managers et avec des fans dansant le pogo.
The Decline of Western Civilization: Part II - The Metal Years
La réalisatrice Penelope Spheeris ouvre le volume à fond pour la deuxième partie controversée de sa chronique de la scène musicale à Los Angeles. Elle se concentre sur la subculture du heavy metal qui à la fin des années 80 s’installe sur le Sunset Strip à West Hollywood, Californie.
Brand New Day
Un surprenant documentaire musical sur la tournée japonaise des Eurythmics. Le fameux réalisateur israélien Amos Gitai porte à l’écran la fin d’une tournée mondiale destinée à la promotion de l’album « Revenge » d’Annie Lennox et Dave Stewart.
Stop Making Sense
Ce sublime film-concert des Talking Heads (réalisé à leur apogée) est en fait un exercice d’équilibre apparemment sans effort entre un enregistrement traditionnel d’un concert et l’art de la performance, à l’instar du groupe musical qui à sa grande époque sut trouver un équilibre parfait entre le succès critique et la popularité.
Rock and Rule
Ce film d’animation est destiné à un public plutôt adulte qui apprécie moins Disney que Robert Crumb ou Ralph Bakshi (« Fritz The Cat »). Cette bizarre aventure cyberpunk se déroule dans un futur post-apocalyptique où l’humanité a été éradiquée et où la terre est peuplée de chiens, de chats et de rats aux traits humains.
Xanadu
Fame (1980), Flashdance (1983), Footloose (1984), Breakin’ (1984), Dirty Dancing (1987), Salsa (1988) ou Lambada (1990): pour chaque rage de la danse on enregistra au moins un film et un single à succès. Que le résultat ne fût pas toujours éclatant est démontré par Xanadu de 1980, l’un des plus piètres films de tous les temps. Du glitter disco RollerMadness pur et dur !