Sexe et surréalisme à la Française | Offscreen
Le cinéma français s’enrichit en originalité par l’apparition au début des années septante d’un genre de cinéma osé pour l’époque, à la croisée du surréalisme et de la sexualité. Les films de Jean Rollin baignent dans l’univers fantastique typiquement français caractérisé par la combinaison du récit fantasmagorique à une sexualité manifeste. Pour son deuxième opus, “La Vampire nue”, il associe avec peu de budget mais avec beaucoup d’inventivité les éléments de la science-fiction, du vampirisme, du fétichisme et de l’érotisme dans un mélange somptueux d’étrange et de surnaturel.
Alain Robbe-Grillet est un des écrivains du nouveau roman, l’équivalent littéraire de la Nouvelle Vague. Dans ses films, il combine l’existentialisme de ce mouvement au surréalisme de la sexploitation des années 1970. Le film culte psychédélique “Glissements progressifs du plaisir” peut être décrit comme du campy grindhouse intellectualisant, un trip coquin bourré de françaises nues qui se perdent dans un dédale de masochisme grotesque et de sadisme.
La Vampire Nue
Artisan du vampirisme érotique, Jean Rollin signa plusieurs variations dans le genre : ici, avec des vampires-mutants cherchant à envahir la terre. Plus la mignonne castratrice, made in Lethem.
Glissements progressifs du plaisir
Le travail subtil de déconstruction de Robbe-Grillet, ici au départ d'une intrigue de polar - avec détournement des stéréotypes, jeux sensuels poussés et ésotérisme intellectuel.